En tentant de rouvrir la brèche vers une norme internationale visant étouffer toute critique de l’islam la semaine dernière, l’Egypte a suscité une levée de boucliers des pays occidentaux et latino-américains. Le texte égyptien a finalement été biffé.
La communauté internationale peut-elle, au nom des droits de l’homme, adopter une mesure contraignante destinée condamner les insultes et les profanations l’égard d’une religion ?
Débats houleux et vifs tiraillements ont déchiré les diplomates ce sujet dans la session du Conseil des droits de l’homme qui s’est achevé vendredi Genève.
A l’origine de cet embrasement, le film islamophobe diffusé sur Youtube et les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo.
Profitant des soulèvements dans le monde arabo-musulman, l’Egypte ravivait un concept que l’on croyait enterré au sein de l’ONU : l’islamophobie et, par extension, la diffamation des religions.
La semaine dernière, le président Mohammed Morsi, figure du parti des Frères musulmans, agissait simultanément Genève et New York pour tenter de rouvrir la brèche vers une nouvelle norme internationale destinée limiter l’exercice de la critique contre les croyances.
Mercredi, dans un discours sans ambivalence l’Assemblée générale de l’ONU, il traçait la ligne politique en déclarant que les « insultes contre le prophète ne peuvent pas être tolérées »… et que « l’Egypte respecte la liberté d’expression sauf lorsque celle-ci vise une religion ou une culture particulière ».
Le lendemain, la délégation égyptienne Genève, télécommandée depuis le Caire, tentait de glisser un paragraphe sur l’islamophobie dans une résolution sur le racisme proposée par l’Afrique du Sud.
Parallèle entre racisme et islamophobie
Le texte déplorait l’utilisation de tout moyen incitant
« des actes de violence nationale, raciale ou religieuse, la xénophobie ou l’intolérance qui y est associée et la discrimination l’égard de toute religion, ainsi que les actes visant les symboles (...)